Effort Minimization in Physical Activity
le 5 novembre 2024
15h00ENS Rennes Salle du conseil
Soutenance d'habilitation à diriger des recherches de Boris Cheval (École normale supérieure de Rennes)
Malgré une prise de conscience croissante des bienfaits d’une activité physique régulière, les niveaux d'inactivité physique à l’échelle mondiale restent préoccupants et continuent d'augmenter. En 2022, la prévalence de l'inactivité physique a atteint 31,3 %, contre 23,4 % en 2000 et 26,4 % en 2010. Bien que l'exercice physique figure parmi les résolutions les plus fréquentes du Nouvel An, beaucoup abandonnent cet engagement dès février (Luciani, 2015), révélant un écart significatif entre notre intention et nos actions. Combler cet écart est essentiel pour freiner la crise mondiale de l'inactivité physique (Kohl et al., 2012) et atteindre l’objectif de réduction de 15 % d’ici 2030 (OMS, 2029). En attendant, l'inactivité physique continue de causer des ravages : une personne décède toutes les six secondes de causes liées à l'inactivité physique, soit environ 5,3 millions de décès par an (OMS, 2020). Mes recherches visent à mieux comprendre les mécanismes neuropsychologiques qui sous-tendent cet écart intention – action.
Au cœur de mes travaux, se trouve l'hypothèse que l’être humain est intrinsèquement enclin à minimiser l’effort physique — un principe profondément ancré dans notre constitution neuropsychologique et notre histoire évolutive. Si cette tendance à minimiser l’effort est bien établie dans des disciplines telles que la biomécanique et les neurosciences, elle demeure largement sous-explorée en psychologie de l'exercice. Je propose que cette tendance soit un facteur déterminant des difficultés que rencontrent les individus à maintenir une activité physique régulière. En intégrant ce principe dans l’étude des comportements d’activité physique, mes recherches visent à fournir une compréhension plus fine des mécanismes sous-jacents et à développer des interventions innovantes pour lutter contre cette pandémie mondiale d’inactivité.
Dans cette HDR, je retrace les études théoriques et empiriques que j'ai menées pour tester cette hypothèse, depuis mes recherches doctorales à Grenoble en 2010 jusqu’à mon poste actuel à l’ENS Rennes. Ces travaux incluent des études fondamentales sur la façon dont l’attraction automatique pour les comportements sédentaires peut entraver l’intention consciente de bouger (Cheval et al., 2015, Health Psychology), ainsi que des recherches utilisant l'électroencéphalographie (EEG), montrant qu’un contrôle inhibiteur plus important est nécessaire pour résister aux stimuli liés à la sédentarité (Cheval et al., 2018, Neuropsychologia ; Cheval et al., 2021, Motivation Science). J’ai également exploré des interventions visant à modifier les réactions automatiques envers l'activité physique et la sédentarité (Cheval et al., 2016, Journal of Physical Activity and Health ; Maltagliati et al. 2023, Psychology of Sport and Exercise). Ces travaux ont abouti à l’élaboration de la théorie de la minimisation de l’effort en activité physique (TEMPA ; Cheval et Boisgontier, 2021, Exercise and Sport Sciences Reviews).
À ce stade de ma carrière, je suis convaincu que l’intégration de l’hypothèse de minimisation de l’effort dans les modèles théoriques de l'activité physique permet une compréhension plus approfondie des processus automatiques influençant le comportement d'exercice. En m’appuyant sur ces processus, mon travail vise non seulement à enrichir les modèles théoriques, mais aussi à informer le développement d’interventions plus efficaces pour combattre l’inactivité. Mon objectif ultime est de contribuer aux efforts mondiaux de santé publique en fournissant des recommandations pratiques pour freiner la progression de l’inactivité physique et les risques de santé qui y sont associés.
Summary
Despite widespread awareness of the health benefits of regular physical activity (PA), global levels of physical inactivity remain alarmingly high and continue to rise. In 2022, the prevalence of physical inactivity surged to 31.3%, up from 23.4% in 2000 and 26.4% in 2010. While exercise is one of the most common New Year's resolutions, many people abandon this goal by February (Luciani, 2015), highlighting a significant gap between intention and sustained action. Addressing this gap is critical to mitigating the global physical inactivity crisis (Kohl et al., 2012) and achieving the target of reducing inactivity by 15% by 2030 (WHO, 2029). Meanwhile, physical inactivity continues to take a severe toll, with one person dying every six seconds from related causes, amounting to an estimated 5.3 million deaths annually (WHO, 2020). My research focuses on cmosing this gap by investigating the neuropsychological and behavioral mechanisms that hinder the translation of exercise intentions into sustained action.
At the core of my research is the hypothesis that humans are inherently driven to minimize physical effort — a principle deeply rooted in our neuropsychological makeup and evolutionary history. While this automatic tendency toward effort minimization is well established in fields such as biomechanics and neuroscience, it remains underexplored in exercise psychology. My work posits that this drive is a key factor in the widespread difficulty people face in maintaining regular PA. By integrating this principle into the study of PA behavior, I aim to provide a more comprehensive understanding of the neuropsychological mechanisms underlying PA behavior and develop innovative interventions to address the global physical inactivity pandemic.
In this HDR, I retrace the theoretical and empirical studies I have conducted to test this hypothesis, from my doctoral research in Grenoble in 2010 to my current position at ENS Rennes. These studies include foundational work on how automatic attraction toward sedentary behaviors can undermine the conscious intention to be physically active (Cheval et al., 2015, Health Psychology), as well as studies using electroencephalography (EEG) demonstrating that greater inhibitory control is required to resist sedentary-related stimuli (Cheval et al., 2018, Neuropsychologia; Cheval et al., 2021, Motivation Science). Additionally, I have examined interventions targeting automatic reactions toward PA and sedentary behaviors (Cheval et al., 2016, Journal of Physical Activity and Health; Maltagliati et al. 2023, Psychology of Sport and Exercise). This body of work has contributed to the development of the Theory of Effort Minimization in Physical Activity (TEMPA; Cheval & Boisgontier, 2021, Exercise and Sport Sciences Reviews).
At this stage in my career, I believe that incorporating the effort minimization hypothesis into theoretical models of PA offers a more nuanced and complete understanding of the automatic processes that influence exercise behavior. By focusing on these processes, my work aims to not only advance theoretical models but also inform the development of more effective interventions to combat physical inactivity. Ultimately, my goal is to contribute to global public health efforts by providing actionable insights that can help curb the rising trend of physical inactivity and its associated health risks.
- Thématique(s)
- Recherche - Valorisation
- Contact
- Boris Cheval
Mise à jour le 18 septembre 2024
RAPPORTEURS
- Prof. Stuart Biddle, University of Southern Queensland
- Prof. Paschal Sheeran, University of North Carolina at Chapel Hill
- Prof. Fabienne d'Arripe-Longueville, Université Côte d'Azur
JURY
- Prof. François Rie, Université de Bordeaux
- Prof. Nicolas Mascret, Aix-Marseille Université
- Prof. Aina Chalabaev, Université Grenoble Alpes
- Prof. Geneviève Dunton, University of Southern California
- Prof. Geneviève Cabagno, Université Rennes 2
INVITÉS
- Prof. Philippe Sarrazin, Université Grenoble Alpes
- Prof. Matthieu Boisgontier, Université d'Ottawa