Paul Adam

Portrait de Paul Adam, lauréat de l'agrégation d'informatique (Rang  4 - session, 2025)
 

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je viens de la banlieue parisienne et j’ai fait une classe préparatoire MP au lycée Blaise Pascal à Orsay. J’ai toujours été proche des sciences, influencé par mes parents qui ont fait des classes préparatoires aux grandes écoles, et notamment ma mère qui est prof de maths en lycée. En prépa, j’ai découvert l’informatique théorique. Avant, j’avais exploré l’informatique par moi-même, en suivant des tutoriels, j’ai créé des jeux, fais un peu de Python… J’ai pu valoriser ces projets à mon arrivée à l’ENS Rennes, ainsi ceux de TIPE – TPE, en expliquant les problèmes rencontrés et les solutions trouvées pour les résoudre.

Qu'est-ce qui t'a donné envie d'intégrer l’ENS Rennes ?

Depuis mon entrée en prépa, je visais les ENS, attiré par l’enseignement et la recherche. L’ENS Rennes m’a séduit par son approche plus pratique de l’informatique, notamment en programmation, contrairement aux autres ENS à réputation plus théoriques. C’est d’ailleurs la seule ENS que j’ai passée en option informatique.

Qu’est-ce qui t'a motivé à passer l'agrégation ?

L’agrégation représente pour moi un défi et une opportunité. Elle permet de renforcer les compétences en enseignement, mais aussi d’ouvrir des portes en recherche, notamment pour des recherches plus interdisciplinaires. Elle offre une vraie liberté dans le choix des thématiques de thèse et facilite les approches transversales.

Comment se déroule l’année de préparation à l’agrégation ?

C’est une année intense, rythmée par des épreuves écrites hebdomadaires et une préparation continue aux oraux. On travaille en autonomie sur des leçons inversées, qu’on présente ensuite aux autres. Progressivement, on revoit ainsi toutes les notions et on en approfondi de nouvelles. C’est un vrai travail d’équipe : Chacun fait sa leçon et l'objectif, c'est de d'accumuler toutes les choses qu'on a écrites pendant l'année pour les donner aux autres et que tout le monde puisse réviser dessus. Il y a beaucoup de leçons à préparer et en groupe c'est plus sympa, c'est plus facile. On partage nos ressources, on se corrige mutuellement, et on progresse ensemble. L’objectif est d’être capable de restituer des connaissances de manière claire et pédagogique.

Qu’est-ce qui fait la force de la préparation à l’ENS Rennes ?

La préparation est très ciblée sur la réussite au concours, avec un vrai accompagnement pour apprendre à enseigner. Les échanges avec les enseignants sont riches : on apprend à présenter les notions de manière accessible et intéressante, en fonction des programmes de chaque niveau de classe.

Et la vie étudiante ?

Côté vie étudiante, comme je suis trompettiste, j’ai participé à l’orchestre et à la fanfare, notamment à la comédie musicale. Ces activités ont marqué mes premières années à l’ENS Rennes.

Quels conseils donnerais-tu à un futur candidat à l'agrégation ?

Travaille en groupe, partage tes ressources, et n’hésite pas à t’impliquer dans les leçons inversées. L’agrégation est un travail d’accumulation et de transmission. Il faut savoir s’organiser, être curieux, et aimer expliquer.

Quels sont tes projets futurs ?

Je suis actuellement en master MPRI à Paris, et je souhaite poursuivre en thèse, probablement à Rennes sur un projet autour des low-tech avec Martin Quinson. Il s’agit d’un projet visant à concevoir des systèmes informatiques écologiques, qui utilisent moins de ressources. C’est un domaine passionnant qui interroge notre manière de faire de l’informatique.
 

En résumé, en quoi l’ENS Rennes a-t-elle été déterminante dans ton parcours ?

Elle m’a introduit à la recherche et m’a permis de tisser des liens forts avec les enseignants et les chercheurs. J’ai aussi découvert l’importance de l’enseignement, notamment à travers des projets comme l’informatique débranchée en primaire. L’ENS Rennes m’a donné les outils pour approfondir mes connaissances et les transmettre.

Un mot pour conclure ?

On a beaucoup de chance d’être dans des petites classes, avec des profs investis. Certains sont d’anciens élèves qui nous passent le flambeau. C’est une expérience personnelle et humaine forte. J'ai rencontré plein de gens, que ce soit en tant que chercheur ou avec mes collègues de travail en classe. J'en garderai des amitiés pour la vie.