Alpine Line : Corsica !
Des nouvelles de la grande traversée (21/02/2015)
Grande traversée de l’arc alpin par les sommets, de la Corse à la Slovénie, Alpine Line est une expédition de 4 mois, en immersion totale dans le milieu montagnard, sans pour autant se couper des possibilités de partage et de rencontres qu’il offre. Ce périple sera un moyen d’échange entre la nature, des personnes de tous horizons et la cordée. Depuis le Monte Cinto, point culminant de la Corse, ce voyage au long cours doit mener Yann Borgnet (élève du département 2SEP) et Yoann Joly, jusqu’au Triglav, plus haut sommet Slovénien et extrémité Est des Alpes. Il sera jalonné de temps forts : enchaînements originaux, ouvertures esthétiques et ascensions de grandes voies historiques, au fil des rencontres et des opportunités.
La grande traversée en photos
12/02/2015 : Immersion insulaire
À peine débarqué du Ferry à Île Rousse, nous prenons la direction de Casamaccioli, à côté d’Albertacce, où nous attendent Philippe Pierangeli et Jeff. Un gîte nous a été mis à disposition par l’Agence de Tourisme Corse. Nous rencontrons alors Jean-François Luciani, gérant du gîte et accompagnateur, qui connait les montagnes environnantes comme sa poche. Nous découvrons alors la Paglia Orba, cette belle montagne dont le nom fait référence à sa forme élancée vers les étoiles, et décidons de profiter de la courte fenêtre météo du lendemain pour y faire un tour !
13/02/2015 : Paglia Orba, premier sommet !
Premier jour du grand voyage. À partir de maintenant, nous n’utiliserons plus d’engins motorisés ! Nous partons donc à vélo dans la fraîcheur du matin pour rallier le petit village de Calasima, à une dizaine de kilomètres de Casamaccioli (prononcez « Casamacciol »). De là, nous posons les vélos et nous attaquons la longue approche de la face Est de la Pagia Orba. Ce n’est pas temps la longueur qui nous ralentit, mais la neige que nous brassons ! Nous voulons grimper la voie Finch, une des premières voie rocheuse de l’île, dont la première ascension en 1909 a été conduite par un prétendant à l’Everest, qui y fera une belle tentative. C’est donc une ascension symbolique pour nous qui attaquons notre « Everest Alpin » ! En plus de cela, il n’y a pas plus logique que cette voie, qui traverse astucieusement la face de part en part pour y emprunter un cheminement esthétique ! Finch et ses compagnons ont d’ailleurs repérer la ligne grâce à la neige restée posée en début de saison. Un simple coup d’oeil sur le tracé général nous suffira à grimper cette ligne, guidé par l’instinct. La difficulté est modérée, mais cette paroi nous réserve de beaux passages d’escalade ! Et dire qu’à l’époque ils avaient à peine une corde de chanvre… Le temps se gâte, et nous ne verrons malheureusement pas grand chose du sommet ! Nous avons la chance de trouver directement le bon passage à la descente, et de rejoindre le refuge à la tombée de la nuit. Là, Pascal, Jeff, Philippe et Anne nous ont monté skis et chaussures, ce qui nous permet de gagner beaucoup de temps à la descente !
14/02/2015 : Rencontres
C’est une journée de repos ! Le temps est moyen, et nous avons prévu de rencontrer Jean-Yves, un producteur de farine de châtaignes Bio, et Jean-François, un jeune berger qui a trouvé sa vocation dès le plus jeune âge. Si le premier évoque le problème d’un parasite chinois qui est en train d’anéantir la production de châtaignes sur l’île, nous assistons chez le second « au destin » d’un agneau, une commande de quelqu’un du village… Nous finirons la journée autour d’une bonne Pietra, à écouter les chants Corses ! Une superbe journée « culturelle », qui nous permet de mieux connaître ces territoires de montagne !
15/02/2015 : Hivernales au Col de Vergio
Nous avons de la chance, ce week-end a lieu « l’événement » de la saison hivernal de la vallée. Cela se passe au Col de Vergio, à 25km de Casamaccioli. Nous ne pouvons manquer ça pour aucun prétexte. Cependant, nous avons commencé la traversée, et notre éthique nous impose avant toute chose de rallier le col en vélo ! Nous voilà donc en train de pédaler ce dimanche matin pour rejoindre le lieu du rassemblement. Les voitures défilent, certains nous encouragent quand d’autres nous proposent de nous monter ! Là haut, nous décidons de nous inscrire à l’une des deux courses de ski-alpinisme insulaire, la première de cette année 2015. Le ski de randonnée est en plein essor ici, et nombre de participants sont novices dans la discipline ! Le parcours nous permet une belle ballade dans les montagnes Corses, et comble du bonheur, il a neigé un quinzaine de centimètre de poudreuse dans la nuit ! Malgré les quelques « caillous-surprises », on se régale ! C’est aussi l’occasion de rencontrer et de discuter avec des locaux qui vivent en et par la montagne : accompagnateurs, guides, secouristes… ils sont tous à Vergio ce WE !
Ce matin, le temps ne fait pas rêver : il pleut des cordes ! Et en même temps, il ne nous reste pas beaucoup de temps pour gravir le Cinto, notre objectif principal, point symbolique de notre traversée. Comme nous n’avons plus de logement ce soir, nous décidons donc de montée dormir au refuge, car il semble que la météo s’améliore pour le lendemain. Nous partons donc en vélo puis en ski sous cette pluie battante. Le moment n’est pas forcément des plus agréable, mais il pimente l’aventure, et il laissera sans aucun doute de bons souvenirs. Ces ambiances de montagne déchainées sont toujours particulières, et restent gravées longtemps ! À l’approche du refuge, le vent se lève, et des rafales vont jusqu’à nous déséquilibrer ! Nous atteignons notre abri à la tombée de la nuit ! Reste à s’accommoder avec le bois humide, mais l’acharnement de Pascal et Yo finira par payer, et nous passerons la soirée autour d’un bon feu ! La plâtré de pâtes aux trompettes de mort est un vrai réconfort !
17/02/2015 : Savoir renoncer…
Le vent à fait rage toute la nuit et le refuge n’a cessé de trembler sous les rafales. Au petit matin, après avoir pesé le pour et le contre, nous décidons unanimement de renoncer à continuer, en raison du risque d’avalanche devenu trop important sur certaines pentes. Nous ne voulons pas prendre de risques inutiles sur un projet aussi long, même si cela implique de passer à côté de ce sommet qui nous tient à coeur. On descend ! Une descente épique à ski précède une descente humide en vélo…il faut vraiment aimer ça ! Arrivé à Corte, sur les conseils de notre ami guide Cédric Specia nous décidons de repartir en direction de la station d’Asco, afin de ralier le voilier à Calvi par les montagnes. Et 4h de montée plus tard, nous voilà accueillis à la frontale par Anne et Pascal pour un bon repas de produits locaux !
18/02/2015 : Monte Cinto !
Le temps est radieux et le Cinto nous tend les bras. C’est sur un coup de téléphone de notre ami guide Didier Angeloz, qui doit monter skier non loin du Cinto, que nous décidons de tenter le sommet.
4h plus tard, Pascal et nous deux nous sommes au sommet, avec la mer en toile de fond. Heureux, nous entamons l’arête qui nous mène vers une descente express, en poudreuse puis par un étroit canyon. Mais la journée est loin d’être terminée, et il nous faut encore remonter au sommet de la Muvrella par sa longue arête, avant de pouvoir basculer vers la mer. Comme d’habitude, nous arrivons de nuit, après une journée intense. Christian, le capitaine du Tirosa, le voilier, nous attend pour l’apéro !
19/02/2015 : Larguez les amarres !
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Mise à jour le 24 février 2015