Cynthia Fleury, marraine de la promotion 2024 de l’ENS Rennes
le 25 novembre 2024
16h00Amphithéâtre
L’École normale supérieure de Rennes a eu l’honneur d’accueillir Cynthia Fleury, marraine de la promotion 2024, lors de la cérémonie de marrainage qui s’est tenue le lundi 25 novembre 2024.
Après Esther Duflo l’an dernier, Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste française, a accepté d’être la marraine de la promotion 2024 de l’École normale supérieure de Rennes. Pour les normalien·nes de l’école, cette cérémonie est un moment important et privilégié. Après 4 années de formation en mathématiques, informatique, droit - économie - management, sciences du sport et éducation physique, sciences pour l’environnement ou en sciences pour l’ingénieur, ils poursuivront en grande majorité par un doctorat. « Nous sommes très heureux et très fier de vous accueillir ce soir pour nous éclairer sur ces concepts de vulnérabilité, démocratie et dignité. (...) Il nous a semblé que ces quelques éléments doivent être au cœur des préoccupations, des réflexions que nous devons tous et toutes avoir, et encore plus nos élèves, qui seront amenés à avoir de grandes responsabilités scientifiques », souligne Pascal Mognol, président de l’École normale supérieure de Rennes, en introduction de la cérémonie.
Cynthia Fleury est également professeure titulaire de la Chaire « Humanités et Santé » au Conservatoire National des Arts et Métiers, est également professeur associée à l’École des Mines (PSL/Mines-Paristech). Ses recherches portent sur les outils de la régulation démocratique. Pour elle, les notions de vulnérabilité, de dignité et de démocratie sont intimement liées. La dignité est un concept inaliénable qui doit être protégé au sein d’une société démocratique. Selon elle, « derrière la question de la dignité, il y a toujours celle des combats, celle des mouvements sociaux, celle des luttes. (…) La dignité n’est pas quelque chose qui est inné. C’est quelque chose qui est construit ».
Paradoxalement, malgré une prise de conscience accrue de la dignité humaine, la société contemporaine peut engendrer des situations de perte de dignité à cause de la recherche de profit et de rentabilité. Elle insiste sur l’importance d’une «clinique de la dignité», qui se concentre sur la manière dont la dignité peut être soutenue et renforcée dans un contexte où les failles systémiques et les transitions sociales sont omniprésentes. La vulnérabilité peut être considérée comme un test de crédibilité pour la démocratie, car une démocratie véritable doit être capable de protéger les individus dans leur singularité et de garantir un collectif digne. « La vulnérabilité c’est comme une espèce d’équation mathématique, extrêmement fine, extrêmement contrainte. Et plus il y a de la contrainte, souvent plus derrière il y a un phénomène d’innovation obligatoire », poursuit-elle. La dignité, la vulnérabilité et la démocratie sont interconnectées. Chaque concept éclairant les défis et les responsabilités que la société doit relever pour assurer un avenir plus juste et digne. « Ce qui est le point le plus important je pense à l’heure d’aujourd’hui et qui fait que peut-être que les plus politiques d’entre nous ne sont pas les politiciens, c’est une formule : les plus politiques ce sont ceux qui fabriquent la police, au sens de la cité, donc ce sont les enseignants, les soignants, etc. »
Dans le contexte actuel, ses paroles résonnent tout particulièrement « La démocratie c’est gouverner, mais c’est aussi accepter d’être gouverné. (…) Les meilleurs gouvernants ne pourront être choisis sans production, dès le plus jeune âge, d’un consentement éclairé. »
Après la découverte de la plaque reprenant les 142 noms et prénoms des élèves composant la promotion 2024 de l’École normale supérieure de Rennes, la cérémonie s’est conclue par des chaleureux remerciements à Cynthia Fleury pour ses paroles marquantes et inspirantes.
La cérémonie est disponible sur la chaine YouTube de l’ENS Rennes
Cynthia Fleury est également professeure titulaire de la Chaire « Humanités et Santé » au Conservatoire National des Arts et Métiers, est également professeur associée à l’École des Mines (PSL/Mines-Paristech). Ses recherches portent sur les outils de la régulation démocratique. Pour elle, les notions de vulnérabilité, de dignité et de démocratie sont intimement liées. La dignité est un concept inaliénable qui doit être protégé au sein d’une société démocratique. Selon elle, « derrière la question de la dignité, il y a toujours celle des combats, celle des mouvements sociaux, celle des luttes. (…) La dignité n’est pas quelque chose qui est inné. C’est quelque chose qui est construit ».
Paradoxalement, malgré une prise de conscience accrue de la dignité humaine, la société contemporaine peut engendrer des situations de perte de dignité à cause de la recherche de profit et de rentabilité. Elle insiste sur l’importance d’une «clinique de la dignité», qui se concentre sur la manière dont la dignité peut être soutenue et renforcée dans un contexte où les failles systémiques et les transitions sociales sont omniprésentes. La vulnérabilité peut être considérée comme un test de crédibilité pour la démocratie, car une démocratie véritable doit être capable de protéger les individus dans leur singularité et de garantir un collectif digne. « La vulnérabilité c’est comme une espèce d’équation mathématique, extrêmement fine, extrêmement contrainte. Et plus il y a de la contrainte, souvent plus derrière il y a un phénomène d’innovation obligatoire », poursuit-elle. La dignité, la vulnérabilité et la démocratie sont interconnectées. Chaque concept éclairant les défis et les responsabilités que la société doit relever pour assurer un avenir plus juste et digne. « Ce qui est le point le plus important je pense à l’heure d’aujourd’hui et qui fait que peut-être que les plus politiques d’entre nous ne sont pas les politiciens, c’est une formule : les plus politiques ce sont ceux qui fabriquent la police, au sens de la cité, donc ce sont les enseignants, les soignants, etc. »
Dans le contexte actuel, ses paroles résonnent tout particulièrement « La démocratie c’est gouverner, mais c’est aussi accepter d’être gouverné. (…) Les meilleurs gouvernants ne pourront être choisis sans production, dès le plus jeune âge, d’un consentement éclairé. »
Après la découverte de la plaque reprenant les 142 noms et prénoms des élèves composant la promotion 2024 de l’École normale supérieure de Rennes, la cérémonie s’est conclue par des chaleureux remerciements à Cynthia Fleury pour ses paroles marquantes et inspirantes.
La cérémonie est disponible sur la chaine YouTube de l’ENS Rennes
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Mise à jour le 11 décembre 2024