L’ENS Rennes, par la liberté et les possibilités qu’elle donne à ses élèves, permet de laisser libre court à chacun de travailler sur des sujets variés. Ainsi, le développement durable est un de ses sujets transversaux, que chaque département peut investir à sa manière. Ces quelques lignes témoigneront de mon parcours en 2SEP, et de ce qui m’a rapproché de cette thématique.
        
    
    Tout  d’abord, plutôt que d’utiliser le terme de développement durable, qui s’apparente davantage  à un "greenwashing déculpabilisant", je préfère évoquer les relations  que nous entretenons avec la nature. C’est davantage sur ce thème que  j’ai travaillé.   
1)  Le cursus ENS 2SEP 
La liberté qui nous est laissé dans le choix du  sujet et dans la manière de le traiter permet d’envisager de nombreux  sujets qui intègre la nature, et notamment en étudiant les activités  physique de pleine nature (APPN). 
 
Ainsi en première  année 2SEP, j’ai étudié le rapport à la nature des équipeurs de falaise,  en utilisant la cadre théorique des éthiques de l’environnement. Ces  éthiques sont un continuum entre une vision purement anthropocentrique,  où l’homme est au centre et considère la nature comme un simple  réservoir de ressources, et des visions plus égalitaire telles que le  biocentrisme et l'écocentrisme. Ainsi, les grimpeurs se situaient au sur  cette ligne imaginaire, mais plus proche de l’anthropocentrisme. 
De  plus, le stage à l’étranger, à présent obligatoire en 2SEP, est un  formidable moyen de découvrir de nouveaux travaux, ainsi que d’autres  manière de « faire de la recherche ». Pour ma part, je me suis rendu  dans l’
Aldo Leopold Wilderness Research Institute à Missoula, dans  l’État du Montana. Outre la rencontre d’un super tuteur, Alan Watson, ce  stage m’a permis de réaliser une revue de littérature afin de comparer  les politiques de gestion des falaises d’escalade, selon qu’elles se  trouvent en zones protégées ou non, entre la France et les États-Unis.  
2)  Un engagement extra scolaire : membre du Conseil d’Administration  « Mountain Wilderness ». 
Cette association internationale est reconnue  d’utilité publique en France. Elle s’attelle à la protection des  différents massifs français, dans une double valence de réflexions  philosophiques et d’actions militantes. Pour la première, nous avons par  exemple réalisé un week-end de réflexion ou nous avons discuté de  l’identité de MW, afin de décider des futurs priorités. Il n’y a pas  d’âge pour s’intéresser à ces questions, et nos voix de jeunes sont très  écoutées par nos ainés, et nous pouvons avoir de l’influence ! 
Concernant les actions, il y en a 3 grands types : 
    - Changer d’approche, qui vise à faire de la montagne autrement, notamment en limitant l’impact lié aux transports. 
- Installations obsolètes, qui vise à démonter les déchets qui jonchent nos montagnes (notamment dans les stations de skis)
- SILENCE ! : qui vise à limiter l’impact des loisirs motorisés. La  dernière action en date à consister à écrire le mot « Silence » à plus  de 3500m d’altitude dans le Massif du Mont Blanc.
Ainsi  que des prises de positions et des actions ponctuelles pour réagir à  l’actualité (abattage des bouquetins du Bargy, projet d’extension de  l’autoroute A51 dans le Trièves…)
    
     
    3)  Un projet au long court, avec un film à la clé : l’Alpine Line.
    Cette  Grande traversée de l’arc alpin, près de 1500km à vol d’oiseau, doit  nous mener du Monte Cinto, le plus au sommet de la Corse, jusqu’au  Triglav, point culminant de la Slovénie, et véritable symbole pour tous  Slovéniens. Ce sera aussi pour nous un symbole fort, car ce sommet  mettra un terme à ce périple basé sur l’adaptation au milieu. En effet,  nous avons à cœur de nous confondre le mieux possible aux éléments que  nous traverserons, par la pratique d’activités physiques variées : sur  terre, nous serons randonneurs, skieurs et VTTistes, en l’air, nous  serons parapentistes. Enfin, sur l’eau, nous serons marins, kayakistes  ou rameurs ! Par ailleurs, cette ligne imaginaire sera maillée de points  clés : sommets emblématiques, parois majestueuse, symbolique des  massifs, nous voulons y exprimer notre créativité de grimpeur et  d’alpinistes au travers d’enchainement originaux, d’ascension de voies  historiques, ou encore d’ouvertures de nouvelles voies. 
    Le  film se voudra être un outil de réflexion et de partage, pour discuter,  en partenariat avec Mountain Wilderness, de l’adaptation au milieu, et  notamment au changement climatique qui va forcément transformer  l’activité de l’homme dans nos montagne dans les prochaines décennies.  C’est un changement d’approche, que nous entreprenons nous même dans la  philosophie même de ce projet.